Pierre CRUCIFIX - Slt - Mat 2892

Etat-Major - Transmissions

 

 

 

S/Lt Crucifix Pierre
Staff Compagnie - Signal
Matricule : 2892 

 

Pierre Crucifix était élève à l’Institut Polytechnique de Mons quand,  le 10 mars 1941,  avec Paul Nopère,  il prend le train pour la “ligne rouge” qu’il passe en bleu de travail au nez et à la barbe des Allemands.  Ils franchissent la ligne de démarcation à Chateauroux :  premières leçons de « ramping ».  Pour survivre,  il travaille à Sète-Montpellier et se rend à Aigues-Mortes pour « étudier la situation ».  Les Allemands l’arrêtent à Poitiers et le remettent aux Français qui l’enferment au camp de Clermont-Ferrand.  Il y remplit les fonctions de bûcheron.  Au cours du mois d’octobre,  un certain Pilois,  directeur du camp,  fait « la belle » avec ses pensionnaires et pendant trois jours entiers,  ils traversent les Pyrénées.  Ils sont arrêtés en gare de Figueras au moment où ils prennent leurs billets pour Barcelone.  Ils sont finalement incarcérés dans la prison de cette même ville.  Transportés à la prison de Pampelune,  ils connaissent la joie d’être obligés d’effectuer le salut fasciste en criant : « Arriba Espana ! ».  Ils entrent à Miranda le 30 novembre 1941.  L’atmosphère de l’époque est toujours celle de l’hégémonie allemande.  Pour avoir abattu un chien (pour le manger...)  Pierre Crucifix sera condamné à rester debout complètement nu,  au pied du mât du drapeau,  pendant vingt-quatre heures.  Et les nuits de novembre sont froides dans cette région. 

En décembre 1941,  la Grande-Bretagne dans la personne de son ambassadeur,  décide de reconnaître comme « ses sujets »,  Mister Burton et Mister Nelson.  Ils sont libérés le 25 mars 1942 et transportés à Madrid.  Le mois suivant,  ils partent en train pour Gibraltar.  Le 10 mai,  en ce deuxième anniversaire de l’agression allemande,  ils montent à bord d’un bateau qui fait partie d’un convoi qui atteindra Greenock,  cinq jours plus tard.  Pierre Crucifix s’est engagé à Ramsgate,  le 30 mai 1942,  à l’escadron d’autos blindées... Il terminera la guerre comme officier des transmissions.  Sa vie courageuse ne s’arrêtera pas là.  Il fut une des victimes de la décolonisation et se releva de ses ruines.

S/Lt. Crucifix, comme chef de peloton TTR Coy (Signals)
Hollande – printemps 1945
Pierre Crucifix avec un de ses hommes.

 


      

Hollande – mai 1945 – à Leerdam,  le S/Lt. Crucifix assiste à un conseil municipal.

 

Extraits et photos :

"Evadés" et "De Vergeten Mannen"
par Guy Weber

 

Mise en page par Didier Dufrane