HAES Marcel - Lt - Mat 39537

Artillery Battery - Staf

 

Lt Marcel Haes
Artillery Battery – Staf
Matricule : 39537

 

LA BATTERIE D’ARTILLERIE

Embarqué à Bayonne le 20 juin 1940,  il arrive à Falmouth cinq jours plus tard. Il est l’un des pionniers.  Il a vécu la naissance de la batterie dont il devint l’« adjudant »,  c’est-à-dire le cerveau. 

Laissons lui la parole :

« Placée initialement sous les ordres du commandant Hirsch,  en Février 1941, la batterie entame son instruction à Tenby,  dans de bien pauvres conditions.
Dépourvus de tout matériel,  les artilleurs commençaient leur instruction avec des canons fictifs dont les emplacements ainsi que ceux de leurs servants étaient dessinés à la craie,  sur le sol.  Plus tard arrivèrent des canons français de 75mm datant de la première guerre mondiale,  dépourvus de lunettes de pointage et dont la mise en direction était assurée par un curieux système de cadrans,  de plateaux et de tambours.

Juin 1942,  le Cdt. Hirsch promu major  1941 : canon 75mm sur pneus à Velindre,  à gauche J.B. Deknop
   
Octobre 1941 : à Sennybridge. Canon de 75mm sur pneus.

La batterie se déplace de Tenby à Cardigan,  puis à Velindre,  toujours dans le Pays de Galles,  pour se diriger ensuite sur Crickhowell en Juillet 1941,  dans le Breconshire.  L’endroit n’était pas éloigné de Abbegevanny où se trouvait détenu le ministre du Reich,  Rudolf Hess,  après se spectaculaire envolée d’Augsbourg.  Comme on le sait,  cet adjoint d’Hitler,  toujours en vie à la prison de Spandau,  espérait amener l’Angleterre à conclure la paix avec l’Allemagne. 

Vers la fin de l’année 1941,  après une période de camp,  les artilleurs eurent la joie de se voir équiper du fameux canon anglais de 25 livres.  Il s’agissait en fait d’un obusier de 87,7 mm de calibre,  tirant un projectile de 12 kg qu’il pouvait envoyer à une distance de 13.400 yards c’est-à-dire un peu plus de douze kilomètres.  Des principales caractéristiques de cette magnifique pièce,  nous retiendrons notamment :

Les munitions comportaient un projectile explosif susceptible d’être muni d’une fusée percutante ou d’une fusée à temps (mécanique et non pyrotechnique).
Un projectile fumigène permettait de tendre des écrans ou par différentes couleurs,  d’indiquer des objectifs à l’aviation.  Enfin il existait un projectile perce-cuirasse pour le tir direct contre les véhicules blindés.

« Le canon 25 livres »

Après ces précisions du « technicien »,  suivons la batterie à Clacton-on-Sea dans l’Essex et à Lowestoft dans le Suffolk.  Après la mutinerie qui la secoua particulièrement en novembre 1942,  le major De Ridder,  Bennett dit « Le Ben » devait en faire une unité d’élite dont l’organisation se présentait comme suit : un état-major et trois « Troops » de quatre canons.

Cette batterie restait normalement en appui de la Brigade c’est-à-dire que ses feux restèrent le plus souvent groupés sous le contrôle de son chef et à la demande du colonel Piron.  Mais il advint qu’elle fut donnée en appui direct d’une des compagnies indépendantes pour une opération déterminée.

La batterie se trouvait à Abbington,  le 3 août 1944,  lorsqu’elle forma la colonne pour s’embarquer le lendemain sur le cargo « Empire Gladstone ».  Roger Jacquemin a si bien traduit cette ambiance.  On ne lève l’ancre que le 6 août à 18 heures 30.  Le lendemain à 21 heures les canons se trouvaient en rade d’Arromanches et ce n’est que le 8 août vers huit heures,  que les « landing crafts » opérèrent le débarquement.

Le 12 août 1944,  la batterie s’installe entre Haute-Longueville et Hauger,  en Calvados.  Elle ouvre le feu au profit de la Brigade pour la première fois,  le 13 août,  sur les lisières Est de Sallenelles.  Elle se déplacera ensuite à Gonneville et Vauville-sur-Mer.  Le 22,  elle est à Clabec et à Coudret-Rabu,  le lendemain à Saint-Benoît d’Hebertot,  le 24 à Quetteville et le 25 à Saint-Maclou.  Dans cette chevauchée,  elle suit la Brigade.  Ses canons sont installés le 29 à Bourneville et elle passe la Seine,  sur radeaux « comme tout l’monde » à Caudebec.

C’est de là qu’elle foncera sur Bruxelles pour se retrouver le 11 Septembre à Bourg-Léopold.  Rappelons aussi que la batterie a participé à l’opération Market-Garden.  Vous vous rappelez ?  « Un pont trop loin »...
Après le dégagement du carrefour de Hechtel,  elle fut rassemblée à Lommel pour participer au barrage d’artillerie appuyant l’avance des Britanniques sur Nimègue.
Cette unité eut le privilège de servir d’asile ou de seconde patrie aux citoyens du Grand-Duché de Luxembourg.  En effet ceux d’entre eux qui avaient rejoint la Grande-Bretagne,  n’étaient pas en nombre suffisant pour qu’on les groupe en unité indépendante.  Le Gouvernement Luxembourgeois en accord avec le Gouvernement belge,  décidait donc de confier les « évadés luxembourgeois » à la Brigade belge.
"

 

Extrait
« Des Hommes Oubliés »
par Guy Weber

 

Toute reproduction totale ou partielle est strictement interdite.