Le Régiment belge de parachutistes S.A.S.

 

  Liste nominative des Parachutistes S.A.S.  
  Tombés au Champ d'Honneur  
 

Hommages et témoignages :

Josse Van Cauter (de sa fille Dominique)

 

C’est en juillet 1942 qu’est officiellement reconnu le « BELGIAN INDEPENDENT PARACHUTE COMPANY », suite à une réorganisation des Forces de Terre. La Compagnie est commandée par le Commandant J. THISE.

Le 11 juillet, le Cdt THISE se blesse gravement lors d’un saut en parachute. Le commandement est assuré par son adjoint, le Capitaine Edouard BLONDEEL. Il donne à ses hommes un entraînement efficace. L’Unité est stationnée à 15 km de Leamington-Spa.

Commandant THISE
Capitaine BLONDEEL

Petit à petit, la compagnie s’organise et s’équipe.

Le 1er Peloton du Lt F. LIMBOSCH rassemble les « Canadiens » (Belges venus du continent américain lors de l’appel du gouvernement belge de Londres)

Le 2ème Peloton du Lt R. VAN DER HEYDEN regroupe les anciens de la Légion Etrangère et les évadés de Belgique

Le 3ème Peloton du Lt E. DEBEFVE est constitué des derniers arrivés de Belgique

Le Peloton « Mortiers », commandé par le Lt G. KIRSCHEN est constitué des volontaires issus du 1er Bataillon des Forces Belges de Grande-Bretagne (futur 1st Belgian Group)

En août 1943, l’unité au complet part pour SALISBURY en stage à la 6ème Division Aéroportée. Commence alors un entraînement intensif : techniques de la guerilla, du sabotage, connaissance de la langue allemande, tirs, combats de rue, opérations de nuit,

Le 4 février 1944, l’Unité est affectée à la « Spécial Air Service Brigade » (Brigade SAS) commandée par le Général Mc LEOD. La brigade est composée de :2 bataillons français, 2 régiments anglais et 1 escadron belge.

L’Escadron belge comprend :

-  1 Troop état-major

-  Troop A : composée des 2ème et 3ème pelotons de l’ex-« compagnie » (Lt VAN DER HEYDEN, DEBEFVE, GHYS)

-  Troop B : composée du  1er peloton et peloton Mortiers de l’ex-« compagnie » (Lt LIMBOSCH,RENKIN,KIRSCHEN)

Les Commandants DELELIENNE et CASSART sont affectés à l’état-major de la Brigade comme officiers de liaison. 

L’Unité s’installe au camp de Loudoun Castle en Ecosse. La formation continue : techniques de travail en équipes isolées et réduites, codage et décodage, identification du matériel allemand, survie, formation de spécialistes radio, …

 Le 15 mai 1944, l’Escadron adopte sa structure définitive. Les « Squads » s’entraînent de plus en plus à travailler indépendamment les uns des autres, et surtout de nuit.

Le 6 juin 1944, alors que les Alliés débarquent sur les côtes normandes, les Belges sont une fois de plus en manoeuvres. Mais le Général Mc LEOD leur promet qu’ils auront bientôt l’occasion de se battre.  

L’Escadron Parachutiste SAS Belge dispose de 24 équipes opérationnelles. Il s’installe dans le camp de transit de Fairford..

Le 27 Juillet, il est enfin engagé.

1.  Les SAS dans la Bataille de France

Les 3 premières missions baptisées « CHAUCER », « SHAKESPAERE » et « BUNYAN » effectuées en Normandie ont pour objectif d’obtenir dans un premier temps, des renseignements sur les convois allemands circulant sur les 3 axes routiers Paris-Normandie, Paris-Le Mans et Orléans-Bretagne. Dans un second temps, de harceler l’ennemi par des attaques contre ses troupes, ses transports et ses dépôts afin de précipiter sa retraite.

 

Opérations en France

 

Opération « CHAUCER » (28 Jul – 15 Aou 44)

5 hommes vont être les premiers soldats belges des Forces de Terre à être engagés dans la Bataille de France. Le 28 juillet à 01.00 Hr, le Lt GHYS et son équipe (W. KLEIN, M. DEMERY, D. DEMOOR et A. PETIT) sont parachutés avec 24 containers au nord de LA CHARTRE-SUR-LE-LOIR.

Ils sont accueillis par un groupe de résistants. 12 jours plus tard, le 9 août, ils sont rejoints par 15 autres SAS commandés par le Lt VAN DER HEYDEN dans la région de NOGENT-LE-ROTROU. Des containers sont largués renfermant le matériel et les munitions du « Squad », ainsi que des armes et des munitions pour la Résistance.

Parmi les informations transmises à Londres, de nombreuses colonnes et mouvements de troupe sont identifiés et signalés. Entre autre, la position d’une division allemande dissimulée dans la forêt de VIBRAYE. Le lendemain, une escadrille de bombardiers anglais pilonne l’endroit indiqué par radio. Leur mission consiste également en du harcèlement. Ils coupent la retraite des Allemands au nord de NOGENT-LE-ROTROU, ce qui permettra à l’armée américaine de rentrer dans la ville sans combats le 14 août 44.

L’Opération « CHAUCER » se termine le 15 août.

Opération « SHAKESPEARE » (31 Jul – 16 Aou 44) 

Le 31 juillet, le Lt DEBEFVE et 5 SAS sont parachutés au sud de LA CHARTRE-SUR-LE-LOIR. Ils sont rejoints le 9 août par un groupe de 15 SAS commandé par le Lt LIMBOSCH. Le groupe de harcèlement se rend le 10 août à LA CHARTRE, les Allemands ayant déjà quitté la ville, le groupe est ovationné par la population qui les prend pour des libérateurs. Les Squads du Lt LIMBOSCH poussent jusqu’à COGNIERS où ils sont aussi chaleureusement accueillis.

Dans la nuit, ils ont un engagement sur la route du Mans. Le Sdt ROGIEST est blessé, 3 Allemands abattus.

Dans la même nuit, le Lt DEBEFVE prépare une embuscade à la sortie du village de LA FLECHE. Une trentaine d’Allemands sont tués. Le premier SAS Belge, le Sdt R. CARETTE y perd la vie.

L’Opération « SHAKESPEARE » se termine le 16 août.

Opération « BUNYAN » (3 Aou – 18 Aou 44)

Le 3 août, le Lt G. KIRSCHEN et 5 SAS sont parachutés à 00.30 Hr dans les alentours de NOGENT-LE-ROTROU. Le 9 août, ils sont rejoints par 15 autres SAS sous le commandement du Sgt J. DEOM. Leur mission consiste en un harcèlement intensif. Ils opèrent dans la région de LONGNY.

Au cours de leurs contacts avec le maquis, un chef signale au Lt KIRSCHEN que les Allemands se préparent à évacuer un important dépôt de munitions. Ce dernier décide de l’attaquer. L’opération menée aboutit à un énorme feu d’artifice.

Le 15 août, une colonne américaine fait son entrée à LONGNY. Le Lt KIRSCHEN donne au commandant des GI’s les renseignements utiles sur l’ennemi ainsi que l’emplacement d’un dépôt de carburant.

Le 18 août, l’équipe rejoint l’Angleterre via le port artificiel d’Arromanches.

Si les SAS Belges ne rencontrent pas trop de difficultés lors des opérations en France, c’est entre autres parce qu’ils parlent le français. Les troupes britanniques échouent dans certaines de leurs missions parce qu’elles éprouvent des difficultés à établir les contacts indispensables avec les réseaux de la Résistance.

C’est la raison pour laquelle l’état-major de la Brigade SAS décide d’attacher des éléments francophones aux équipes britanniques. R. HOLVOET et J. TEMMERMAN sont engagés dans une équipe du 1er Régiment SAS.

Opération « HAGGARD » (11 Aou – 15 Sep 44)

Dans la nuit du 10 au 11 août, 6 hommes de l’ « Advance Party » du 1er SAS britannique sont largués dans la forêt d’IVOY près de BOURGES. Parmi eux, les deux SAS belges. Le reste de l’Escadron, commandé par le Major LEPINE est parachuté le 15 août. Les deux Belges, en plus de leur travail de télégraphistes servent d’interprètes. L’Opération se termine le 15 septembre, après la libération de BOURGES.

Au mois d’août 44, battue sur les plages de Normandie, harcelée par l’aviation, les éléments avancés et la Résistance, l’armée allemande se retire vers le nord.

Devant cette situation, l’état-major de la Brigade SAS reçoit l’ordre de parachuter des Squads au nord et à l’est de la poche de Falaise, afin de repérer et détruire les dépôts de carburant et de découvrir les endroits de passage des troupes allemandes en repli.

Opération « TRUEFORM » (16 Aou – 28 Aou 44)

L’opération TRUEFORM regroupe des équipes SAS britanniques et belges. Cette opération est planifiée à la hâte et empêche l’état-major de prévoir des « dropping zone » sûres. Les SAS français refusent la mission pour cette raison. Les belges acceptent de prendre le risque.

Dans la nuit du 16 au 17 août, 2 « squads » de 5 hommes, commandés par le Lt HEILPORN et le Sgt VERSCHUERE atterissent au nord-est de Saint-André-de-l’Eure. Avec la résistance, ils procèdent à plusieurs embuscades au nord de BRETAGNOLES. 

Le lendemain, 4 groupes de SAS belges les rejoignent, commandés par le Cdt DELELIENNE (Party G), le Capt DULAIT (Party M) et les Sgt DE VULDER (Party 3) et PUS (Party 4).

Le Party G (11 hommes) est largué près de SACQUENVILLE. Certains tombent à proximité d’un cantonnement occupé par des SS. Le Cdt DELELIENNE atterit par malchance sur une patrouille ennemie et est fait prisonnier.

Le Party G (16 hommes) est également parachuté dans de mauvaises conditions au nord de Saint André de l’Eure. Les hommes parviennent malgré tout à se regrouper et organisent des embuscades dont une, le 20 août, fait plus de 50 morts chez l’ennemi.

L’opération TRUEFORM se termine le 28. Les 80 SAS engagés dans cette opération ont grandement contribué à semer le désarroi.

A peine rentrés en Angleterre, qu’une nouvelle mission les attend.

Opération BENSON (28 Aou – 14 Sep 44)

Le 28 août, le Lt KIRSCHEN et les SAS R. PIETQUIN, J. MOYSE, H. FLIPS et A. BOUILLON sautent près de Saint-Just entre la Somme et la Seine. Il s’agit d’établir une surveillance sur les routes reliant Paris au nord de la France, Paris à la région de REIMS et d’identifier les convois ennemis. Ils doivent également repérer et localiser les batteries anti aériennes ennemies. La région est fortement occupée par l’ennemi. Avec l’aide de la Résistance, le Squad trouve un abri dans une grange où il s’installe pour la nuit . Un médecin de la Résistance leur remet une carte qu’il venait de dérober à un officier allemand. Ce document reprenant le relevé des divisions allemandes sur la Somme. Des allemands venus s’installer à proximité de la grange découvrent les parachutistes. Un combat est alors engagé et les SAS parviennent à se dégager et à transmettre par radio les précieuses informations recueillies, ce qui vaudra au Lt KIRSCHEN sa première DSO (Distinction honorifique britannique).

Le 14 septembre, rejoint par les troupes alliées, la mission du squad s’achève.

 

Les SAS dans la Bataille de Belgique

L’avance alliée vers le nord permet de prévoir la libération prochaine de la Belgique. Dans ce cadre, 4 opérations SAS seront éxécutées à partir de la fin du mois d’août sur le sol belge.

Cette libération se déroule plus vite que prévu vers le Brabant. Par contre, l’avance américaine au sud est moins rapide et justifie les Opérations « NOAH » (dans la région de GEDINNE), « BRUTUS » (dans les environs de DURBUY), et « BERGBANG » sur les hauteurs de Spa.

Au nord-est, les britanniques sont bloqués sur le canal Albert le 4 septembre, ce qui justifie l’opération « CALIBAN ».

Opération NOAH (16 Aou – 6 Sep 44)

La mission est d’installer dans un premier temps une base forte en territoire français (avec interdiction de pénétrer en Belgique), d’attendre les renforts et, dans un second temps, d’attendre l’ordre de Londres pour passer en force dans les Ardennes belges et travailler avec la Résistance. Le Captitaine BLONDEEL, craignant que cet ordre n’arrive trop tard, donne des instructions au chef du premier Groupe, le Lieutenant P. RENKIN : « sauter en France, mais passer en Belgique et préparer l’arrivée des renforts en évitant tout contact avec l’ennemi. »

Dans la nuit du 15 au 16 août 44, le Lt P. RENKIN et 8 SAS atterissent à 4 km à l’ouest de LA CROIX SCAILLE. Détail amusant, des 9 parachutistes largués, P. RENQUIN et C. DE VILLERMONT sont déportés par le vent et dérivent vers les couverts de FRANC-BOIS. Ils sont donc, involontairement, les premiers alliés à pénétrer en uniforme sur le territoire national.

Les premiers contacts avec le Group D du Secteur 5 de la Résistance sont pris. Deux jours plus tard, les SAS rejoignent la « Barrière de Mointerne » (Belgique). Mais la zone est peu sûre pour y parachuter les renforts. Le Lt RENQUIN décide d’aller vers le nord, dans la région de GEDINNE (Groupe C de la Résistance). 

Le 29 août, le Captaine BLONDEEL et 6 SAS sautent à l’est de la route RIENNE-VENCIMONT et rejoignent le premier Groupe. Les SAS recherchent les meilleurs emplacements d’embuscades.

Le 1er septembre, ils sont rejoints par un troisième Groupe de 16 SAS dirigé par le Lt DEBEFVE.

Commence alors une multitude d’opérations de harcèlement et d’embuscades.

Le 5 septembre, deux jeeps avec leur équipage sont parachutées, ainsi que l’aumonier SAS JOURDAIN, le Médecin J. LIMBOSCH, D. FRISON, M. ONGENA et 25 containers.

Le lendemain, la jonction avec l’armée américaine a lieu. Mais les SAS ont déjà la mission de participer à l’opération « BRUTUS »

 

Opération « BRUTUS »

Dans la nuit du 1 au 2 septembre, l’officier de liaison de la Brigade SAS, le Major FRASER, est parachuté à SOMME-LEUZE, accompagné du Lt Ch MATHYS et des Caporaux C. BARETTE et M. DEMERY . Le but de cette mission est de sonder la Résistance locale dans l’intention de réaliser une grande opération aéroportée dans le sud de la Belgique. Le 6 septembre, 1 jeep et 9 hommes sont parachutés à BOIS-ST-JEAN.

Le 9 septembre, 2 autres jeep’s sont larguées ainsi que le Capt J. DULAIT, l’Adjt R. GROENEWOUT, le 1SgtMaj B. SCHILS, le Sgt J. DOOME et les Sdt A. DE LISON et J. FRAIX. Cette même journée, ils ont à subir uen attaque allemande. Bilan : 8 allemands tués et de nombreux blessés. Le Sdt SAS J. LOX est tué et le Lt TINCHANT blessé.

 

Opération « BERGBANG »

Le 2 septembre, le Cdt J. CASSART et 4 SAS doivent être parachutés à SOLWASTER, mais préfèrent la DZ de SOMME-LEUZE. En rejoignant SOLWASTER, ils tombent sur un groupe d’une quinzaine d’allemands. Un officier de la Résistance est tué et le Cdt CASSART est fait prisonnier, mais il parvient à s’évader lors d’une embuscade tendue par des maquisards. Il rejoint son Squad. Ils rejoignent la ferme de Bronromme, sur les hauteurs de Spa où le parachutage des renforts est prévu pour le 5 septembre.

Mais le Lt VAN DER HEYDEN et 10 SAS sont largués….. plus loin et découvrent qu’ils sont à 3 km de Monschau.

Ils sont les premiers alliés à pénétrer en uniforme en Allemagne !

Après avoir franchi de nuit les obstacles de la ligne Siegfried et progressé prudemment, le squad de VAN DER HEYDEN arrive à SOLWASTER le 9.

Les contacts sont établis avec la Résistance. Ils organisent une embuscade au nord de SART-LEZ-SPA. Cette opération permet de détruire 2 véhicules et de mettre hors de combat plusieurs allemands parmi lesquels des officiers. Cette attaque a un impact psychologique important sur le bataillon SS qui occupe le secteur. Dans l’heure qui suit, l’unité se replie sur l’Allemagne.

Le 9 septembre dans la soirée, le Lt HEILPORN saute avec son squad à la ferme de Bronromme. Le Sgt PUS sur la DZ de SOLWASTER. Les 3 jours qui suivent, ces deux groupes avec la Résistance (Groupe 44 – « Chevreuils ») accomplissent une série de missions de reconnaissance dans la région de Spa, contactent les avant-gardes américaines et accrochent les arrières gardes allemandes en faisant de nombreux prisonniers.

 

Opération « CALIBAN »

L’opération CALIBAN a lieu dans le Limbourg belge. C’est une mission de harcèlement, mais surtout de renseignement. Il est capital pour les Alliés de connaître les intentions ennemies au-delà du Canal Albert. Dans la nuit du 5 au 6 septembre 44, le Lt F. LIMBOSCH et 13 SAS sont droppés au sud-ouest de PEER. Le Lt J. GHYS et 10 SAS au nord-est de MEEUWEN.

Une série de patrouilles sont envoyées directement dans la zone PEER-GRUITRODE-BREE. La zone est très peu occupée par l’ennemi , le commandement de Londres peut donc se faire une idée rassurante de la situation dans la région.

Le 7 septembre, la Résistance leur apporte qu’une avant garde de la 2ème Armée Britannique a établi une tête de pont au-delà du Canal Albert et s’approche d’HELCHTEREN.

Le 8, les SAS décident de monter une embuscade sur la route d’HELCHTEREN à BREE. Mais ils constatent qu’au lieu de fuyards se dirigeant vers l’est, ce sont des milliers de SS et parachutistes qui montent vers l’ouest dans un mouvement de contre-attaque.

Le Lt LIMBOSCH part avec un guide du maquis en direction de LINDE pour obtenir plus de renseignements sur l’ennemi. En traversant un bois, ils aperçoivent 2 postes de mitrailleuses ennemies. Une fusillade éclate. Deux jours plus tard, les résistants découvrent le Lt LIMBOSCH atteint de plusieurs balles, ses armes à côté de lui, les chargeurs vides…. 

Le 10 septembre, les SAS voient leur camp attaqué mais ils parviennent à se dégager. Le Squad du Sgt J. MELSENS est prit à partie par une batterie d’artillerie au nord de BOCHOLT. Le Sgt MELSENS est tué, une cinquantaine d’allemands sont touchés.

Le 11 septembre, les britanniques s’emparent de PEER et réalisent la jonction avec les parachutistes.

Ainsi s’achève la dernière opération en Belgique.

 

Les SAS dans la Bataille de Hollande

Six jours avant le déclenchement de « Market Garden » à Arnhem, les SAS belges sont rappelés d’urgence en Grande-Bretagne, mais seuls 2 Squads seront engagés.

L’opération « REGAN-FABIAN »

L’opération débute dans la nuit du 15 septembre 1944. Elle est confiée au Lt G.S. KIRSCHEN, accompagné de R. PIETQUIN, J. MOYSE et J. REGNIER. Ils sont parachutés près de Nijkerk.

L’opération « GOBBO-PORTIA »

Cette opération commence le 26 septembre avec le Lt E. DEBEFVE, le Sgt SIFFERT et les Sdt D. DEMOOR, G. HEYLEN et J. LEVAUX. Ils opereront dans la région de KLOOSTERHAAR.

Ces deux missions de renseignement vont appuyer l’opération d’Arnhem. Mais à la suite de la tournure tragique des événements, ces deux squads séjourneront  plus de 6 mois derrière les lignes ennemies, transmettant des centaines de messages d’importance tactique et stratégique. Avec l’aide de la Résistance, ils vont également permettre à des dizaines d’aviateurs de rejoindre les lignes alliées.

D’autres parachutistes SAS belges sont également engagés dans la bataille de Hollande

 

Opération « TIMON »

Toujours en septembre, R. HOLVOET se porte volontaire pour être parachuté comme opérateur radio. Cette mission consiste à recueillir des renseignements auprès de la Résistance et à les transmettre par radio vers l’Angleterre. Fin novembre, il est capturé et sera fusillé en avril 1945.

L’opération « FRIESLAND »

Le 5 Octobre, l’escadron belge doit fournir un volontaire néerlandophone pour renforcer une équipe de 3 sous-officiers hollandais qui doit être parachutée en Frise.

Cette mission est confiée à l’adjudant R. GROENEWOUT.

Durant cette longue mission qui s’achèvera le 22 avril 1945, il formera plus de 700 hommes de la Résistance.

 

Les SAS dans les Ardennes belges

En octobre 44, l’Escadron belge doit, sur ordre de la Brigade SAS, se reconvertir en unité de reconnaissance sur jeeps semi-blindées. Les effectifs sont renforcés, et passent à 320 hommes. La formation n’est pas encore terminée, que l’unité SAS belge, devenue le « BELGIAN SAS RECCE SQUADRON », est jetée dans la bagarre suite à la contre offensive allemande dans les Ardennes.

Du 19 au 23 décembre, une mission lui est assignée. Une colonne de 24 jeeps blindées quitte Tervuren. Le but est de vérifier l’état des ponts sur la Meuse entre Liège et Givet et d’obtenir un maximum de renseignements sur la position des troupes alliées.

Le 28 décembre, l’Escadron de Reconnaissance passe aux ordres du 62nd Recce Rgt de la 6th Airborne Div et s’installe à Froidfontaine.

Opération « REGENT »

Les 29 et 30, les SAS mènent des patrouilles sur l’axe de progression principal du 62 Recce : Halma-Chanly-Tellin-Bure-Saint-Hubert, tout en protégeant le flanc droit britannique et en établissant la liaison avec les SAS français basés à Libin, qui assurent la protection de l’aile gauche de la 3ème Armée américaine. Chaque mission rapporte des renseignements et les parachutistes commencent à être rodés à leur nouvelle mission d’éclaireurs sur jeeps. 

Le 31 décembre, en appui de l’attaque de la 6th Airborne Division, ils vont reconnaitre les approches de Bure qui constitue un point stratégique. Les belges tombent sous le feu ennemi. S’engage alors une attaque des positons. Un obus atteint la jeep de P. RENQUIN. Cet officier ainsi que les parachutistes C. de VILLERMONT et E. LORPHEVRE sont tués sur le coup. 

Dans les jours qui suivent, l’escadron continue inlassablement sa mission : reconnaissance, renseignement, destruction de champs de mines et obstacles.

Cette opération se termine le 13 janvier. L’escadron rejoint Tervuren

Le 17 janvier, il est chargé d’une mission de défense en surface à Anvers jusqu’au 2 février.

 

Les SAS en Hollande et Allemagne 1945

Les volontaires recrutés en septembre achèvent leur formation. Ce nouvel apport permet à l’escadron de se transformer en « 1St BELGIAN SAS REGIMENT ». Le 3 avril 1945, le major BLONDEEL reçoit l’ordre de participer à l’opération LARKSWOOD.

Cette mission vise à couper les Pays-Bas en deux suivant l’axe sud-nord de façon à encercler les Allemands restés à l’ouest et accélérer le retrait de ceux restés à l’est. Le II ième Corps d’Armée est déjà engagé dans cette opération depuis le mois de mars. Les Belges sont chargés d’opérer comme éléments de reconnaissance et d’assaut au profit de la 4e Division canadienne.

Plus de 1000 parachutistes SAS (Français, Britanniques et Belges) sont engagés.

 

 Le 7 avril, le Régiment SAS belge relève une unité canadienne à COEVORDEN

 Le 8 avril, le Régiment est rattaché à la division blindée polonaise avec pour ordre de s’emparer du pont sur le « Hoogeveensche Vaart» à Oosterhesselen afin de permettre aux polonais de franchir le canal avec leurs chars. Le lendemain, le pont est prit d’assaut

Le 11 avril, le Régiment est sollicité pour évacuer des blessés d’un groupe de parachutistes français près de Westerbork.

 Le 12, ils commencent leur progression  vers Emmen puis Ter Appel pour emprunter la route de Winschote.

Ils entament l’attaque du pont de Veele. Un combat violent s’engage entre les Belges et des soldats de la « Kringsmarine » qui défendent le pont dans des tranchées solidement établies. Au cours de ces engagements, bon nombre d’ennemis seront mis hors de combat, mais les SAS déplorent la perte de 3 des leurs : le Sgt P.ROLIN, E. HAZARD et J. BREUER Le 13, le Régiment reprend la progression vers Wedde avec des combats .

 Le 15, ils libèrent Winschoten et continuent leur progression vers Beerta, Finsterwolde. Le 1SgtMaj DEVIGNEZ y sera tué, le capitaine VAN DER HEYDEN, sérieusement blessé.  Ils atteignent la Mer du Nord, la mission est accomplie.

Le 17 avril, ils quittent la Division Blindée Polonaise.

Le 21 avril, le Rgt repasse à la 2e Brigade Blindée canadienne. Le 23, adjointe au 6ème Régiment Blindé canafien, l’unité prend la direction de Lorup. Le capitaine DEBEFVE, à la tête de l’Escadron B reçoit la mission de progresser vers le village de Godensholt et  si possible de s’en emparer. A moins de 3 km de ce village, le Rgt SAS belge est relevé par le 1st SAS Rgt britannique. Le 30 avril, ils remontent vers l’avant avec la mission de dépasser les SAS britanniques qui sont bloqués par une résistance ennemie. Avec l’appui feu de deux chars, ils accomplissent leur mission, ce qui permet aux alliés d’occuper Godensholt.

Le 5 mai, en protection du flanc droit d’une unité polonaise, les SAS belges pénètrent à Westerstede.

Le 8 mai, ils apprennent la capitulation de l’Allemagne nazie.

 Pour les SAS, la tâche n’est pas finie. Ils se voient confier une mission de contre-intelligence.

Répartis en une vingtaine d’équipes motorisées, pendant 6 semaines, c’est la chasse aux nazis en collaboration avec le « Field Security Police ». L’escadron B arretera entre autre, tout le gouvernement de Doenitz et de Von Ribbentrop.

 Début juillet, après un an d’opérations, le Régiment tout entier regagne sa base à Tervuren.